Jojo le cossu
-nos mains ne s'épuiseraient plus à l'oeuvre de notre propre ruine
dans les marges , les bras ceints de ciels minotaures ,nous pétrirons la matière jusqu'ici inerte
de grandes tables à cartographier charpentent les greniers
-nos pieds couverts de sable ,ne soulèveraient plus la poussière des terres meurtries
dans les campagnes nous parlerons tout bas de toi ,de moi ,de nous
papiers ,rubans ,sautoirs
plumes ,rondes ,pourpoints
-nos têtes revigorées n'encorneraient plus le fruit des mauvais hasards
dans les grottes le sein de la trinité allaitera nos terres à songes
chasse-marées ,pique-boeufs ,vers à soie ,enjambées se balancent à tire-d'ailes aux carrefours de nos discussions
-nos doigts couperaient le fil des images saintes et feraient suinter d'entre tes cuisses une jouissance sans borne
dans les villes nous emprunterons aux douaniers célestes leurs traboules écumeuses
une terre à peine plus ronde qu'un palimpseste et ta fente léchée par la Passion
Que les accents de la multitude putréfient les ailes de la servitude
Que les arcanes de la solitude prisent le sel des révolutions .