en l'an 235
Evoé, c’est ta chatte griffée et tes seins mutilés.
Evoé, je te pressens outrage, et te vois assassine.
pampre fermentée couverte de granules rouges
vendredi, c’est le feu qui te bat, ta maison,
ton foyer qui s’empale
dans les profondeurs du sexe, il y a ce débord de l’envie, il y a ce journal :
facteur multiplicateur de toutes ces belles rébellions.
en l’an 235, que çà cause, que çà cause
en l’an 235, valse le clapotis des lumières blafardes. En l’an 235, tourne le sabbat
de ta maison on couronne la lyre
d’apophtegmes en foutres bus, nos têtes moulinent ... moulinent ces vieilles ferrailles du
passé. Ces drôles de pavés. Ces foutues voies Ferré ... bric-à-brac parallélépipédique
ton cul abouche à ma folie
noria syllabique
oui, il nous faut border les avenues de roues à aubes ophtalmiques
click, click, click, click, click, click, click, click, click,
il nous faut regimber à l’afflux de toute misère.
en l’an 235, on tresse le chant du bourdon à la danse des kanaks ! Evoé,
évoé, évoé, au profond du minuit on entend marcher, le roulement de nos pieds sur la plaine.
boucherie aux oies dressées
boucherie aux solvants organiques
boucherie aux brasseries systémiques
boucherie à l’ancholie
boucherie organisée
en l’an 235, que çà cause, que çà cause.
Ca fermente de rythmes lents et d’
amours sans peine. Les langues sont toutes originelles, océaniques et pleines. En l’an 235,
nos bras laissent pousser des quatrains monumentaux. rien ne s’achète, rien ne se vend.
le tourniquet des fiers-à-bras
aaarh, noria syllabique, ici et puis là ... et puis là ... et puis là
des idées désapprises, des gestes de couples habités par l’ennui. Des mains cabossées, des
hanches soudées au malheur.
en l’an 235, c’est un sacré bordel, au bistrot remonte la fumée des idiomes
rompus.
entre tes gencives coule le grelot des herbes sauvages.
en l’an 235, tout a crevé.
crevés les signes de croix
crevées les barges de l’oubli, crevée l’absinthe du facteur, crevés les madrigaux, les terres
saintes.
Evoé, nos têtes dodelinent. Tournicotent les sampans, tournicotent nos espoirs sans cesse
épuisés, puis revigorés.
en l’an 235, que çà cause, que çà cause d’armées secrètes et de silences rompus. Le chant des
artisans c’est encore dans nos coeurs.