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23 mai 2009

note de lektur sur Koltès

Bernard-Marie Koltès : « La nuit juste avant les forêts »

Texte édité aux Editions de Minuit .

Bernard-Marie Koltès ne cause plus ,il cogne . « ils te disent ,va là ,et tu y vas ,va là-bas ,et tu vas là-bas ,pousse ton cul de là ,et tu fais tes valises ,... ».Cet écrivain ,né à Metz -mort en 1989 à l'âge de 41 ans en ayant écrit en tout et pour tout 6 pièces de théâtre – a le regard lucide et la langue amère .

Son théâtre ,celui de la solitude ,maudit à pleine bouche notre petit monde ,n'en supporte plus les injustices et gueule à qui veut l'entendre qu'il est prêt à en découdre .Koltès démonte et taille en pièces le travail-corvée ,le travail qui rend corps et âme corvéable ,à la merci d'insupportables « salops ».

« La nuit juste avant les forêts » édité en 1977 aux Editions de Minuit bouillonne et racle du phrasé sur plus d'une soixantaine de pages ,sans aucun point .Plus puncheur que analytique ,Koltès rompt la glace : « noyez leurs gueules de tueurs et leurs belles gueules de luxe ,eux qui jouissaient entre eux et qui jouissaient de nous depuis si longtemps ... » ,et remet sans cesse -c'est quasi obsessionnel chez lui – sur le tapis l'importance du dialogue ,de la connivence ,de l'amour ,voire de l'empathie .Il prône à voix haute l'Internationale ouvrière -B.M. Koltès fut adhérent au parti communiste pendant 4 ans – mais surtout l'internationalisation de l'esprit de révolte .

Dans sa chambre ,un portrait d'Arthur -Rimbaud ,bien sûr -; dans ses étagères figurent Faulkner ,Molière ,Vargas-Llosa et Melville .Son tramway se nomme désir ,parfois seulement résistance au désir ,juste pour mieux jouir ensuite à la gorge de ses vauriens ,usurpateurs de nos libertés .

Cinquante minutes vous suffiront pour traverser cette nuit koltésienne et rejoindre le maquis de la résistance .

Cinquante minutes pour transformer l'homme à genou en homme debout ,en homme moins pervers ,plus poétique ,en homme moins séducteur ,plus libre ,moins ancré dans la recherche du pouvoir ,plus ouvert au bien partagé .

Dépêchez-vous de gagner de nouvelles vies ,réinventées aux couleurs de l'insoumission.

Entre « tu tournais le coin de la rue .. » et « quel bordel ,camarade .. » ,paroles du début et de la fin de l'ouvrage :un univers de dénonciations ,pas une once de fatalisme .Une comète rouge de 'bruits et de fureurs' .Un texte qui a parfois la rythmique du blues et des champs de coton .

Franchissez le pas et roulez vos yeux jusqu'à « Roberto Zucco » ,la dernière pièce écrite de Koltès.

Michel Baggi

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