l'étreinte tranchait l'hiver vide .Des fragments
l'étreinte tranchait l'hiver vide .Des fragments de textes anciens embaumaient nos nuits d'imperceptibles clartés .
Les bateaux piaillaient ,nos épaules roucoulaient au matin du plaisir des grandes marées .Dans ta hotte ,de pâles voyelles s'exerçaient aux nouveaux rythmes des exhalaisons .Les poètes retroussaient leurs manches de manchots mérestres .Nous préparions cette goutte fragile ,séminale ,dorée qui fait déborder tous les vases ,qui rompt les amarres des pensées taillées sur mesure .
Alerte -Alerte.Les journaux ,dans nos chambres pleines de lits ,défilaient décousant de si beaux habits d'académichiens .Nos doigts salis ,noirâtres s'élevaient au dessus des gorges sèches pointant les zones d'ombres saccagées par l'oubli .
Alerte -Alerte .Nos bouches pouvaient enfin sourire de nos grains de laideur .Nos coeurs battaient ,battaient .Battaient à grouiller de solitude et d'épuisement. Nous adressions des courriers aux pythagoriciens ,aux pataphysiciens ,aux métaphysiciens ,aux pensums modernes et antiques ;nous clamions Paul ,Arthur ,François et les autres à nuit haute ,les verres remplis d'eau.
Alerte -Alerte .Notre amour déroulait la rose des vents ,de nouveaux traits décochaient de nouvelles cibles .Nous en oubliions le sommeil ,la mer et ses oiseaux d'océan encagés .Nous déflorions l'arrière des belles boutiques et promenions septembre sur les quais du printemps .Les trois Grâces jaugeaient le roulis de nos pensées .
Alerte -Alerte .Le nord suivait sa piste toujours plus au nord .L'est la sienne toujours plus à l'est.