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20 février 2008

Un festin ,oui . Les vitrines défilaient sous mes

Un festin ,oui .

Les vitrines défilaient sous mes yeux ,sous mes pas comme autant de crachats .

C’était l’hiver ,de cet hiver décembrien qui amoncelle vent ,feuilles racornies et flaques de boue . La Guyane ,profonde ,stérile remontait en moi dans le ventre d’une pirogue .

L’or s’étoffait au flanc de ma solitude ,loin d’Antecumpata ,de Maripasoula et de ses cabanes de planches pluvieuses .

Loin de Saül et de ses délirantes sinuosités .

Je vilipendais le monde entier ,sa guérite et ses boulevards de cauchemar .Comme si la liberté pouvait s’acheter en cinq-sept ,un cornet à la main ,une sale édition d’une « Saison en enfer » dans le revers du veston . Presque un genre ..une génération .
Une dégénération millésimée ,millimétrée où rien ne peut dépasser ,ni se dépasser ,outrepasser le seuil de l’érudition .

En clair je houspillais le monde entier .

Lire ,braire et psalmodier des cantiques que les fleuves refluaient ;
lire ,braire et
labourer des eaux boueuses que les paysans même ignoraient.

Les citadins citadinaient à l’ombre des jeunes filles ternes .

Les places vides parcheminaient la cité .

Seule une musique fétide fredonnait son relent puéril de fête à sapins .

Etêtiez-vous le sein de votre mère en juin 40 ?

L’ombre tombait ,tout le jour ,par aplats successifs ,chassant des geôles les charrettes de tonsures ,ranimant les feux de l’Inquisition.

Tsim-boum .Tsim boum.

Oui monsieur ,bien entendu madame .J’enjambais tous ces corps malades . 

La presse sous son ombelle bleutée croulait d’affiches pornographiques ,le bar en salle nous gravelait d’intrusions insanes ,l’hôtel de ville exhibait ses gens pressés ..de soupirer .

Une odeur de bienfaiterie publique . De chiottes publiques si vous préférez .

Dans un élan de hardiesse mal apprécié ,je soulevais le tutu de ces jeunes filles

 emmaillotées . Michel De Montaigne s’en était volatilisé ,tous ses livres avec .Censurés par omission .

A l’époque je dormais peu ,sur des palettes peintes en bleu ,ma chambre à coucher donnant sur les bâtiments grisâtres de l’Ecole Anormale . Anonnale c’est ibidem .

En vlà du grison ,pas bien gris ,en vlà d’la grisette ,pas bèn sauvage .

Peu de sommeil ,mais des étoiles à cinq branches carrelaient mon plafond toujours plus profond .La nuit je soulignais ,j’annotais et cornais ce long fleuve noir .
Le jour je vaquais tout dégouttant de palatin et de grec .

Si je me souviens bien c’était la guerre .

Les piafs piaillaient de plus belle ,mimologisant façon humaine ,le parler châtré des hommes .


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